DANS les moments où règne la confusion, où les polémiques en tous genres, plus particulièrement politiques, voire politiciennes, enflent à un rythme de plus en plus soutenu et où les citoyens se sentent étouffés et désemparés, reste uniquement et exclusivement la culture, avec ses différentes expressions, afin que l’on sente que la vie vaut toujours la peine d’être vécue et que ceux qui continuent à aimer la vie disposent encore de l’opportunité d’exercer leur droit absolu à participer à la marche de la dynamique civilisationnelle de leur pays.
En Tunisie, où beaucoup semblent malheureusement se rendre à l’évidence, il est à relever, heureusement, que les hommes de culture et les créateurs n’ont pas abdiqué et sont plus que jamais convaincus qu’ils ont un rôle déterminant à jouer dans le processus national visant à faire sortir le pays de la crise multidimensionnelle dans laquelle il se morfond depuis maintenant plus de dix ans.
Une crise qui s’est imposée dès les premiers mois de la révolution quand les politiciens post-révolution ont pris la cité en otage, obligeant «les faiseurs de rêves» et les initiateurs de l’avenir culturel à quitter la scène et à se trouver dans l’incapacité — étant trahis par ces politiciens en divorce viscéral avec la création et les créateurs — d’accomplir la mission qui leur était dévolue, celle d’éclairer le peuple et de le conduire sur la voie de la construction de l’histoire et du progrès.
Aujourd’hui et à suivre les différentes activités cinématographiques, théâtrales, picturales et d’édition qui essaiment au sein des espaces culturels à l’échelle centrale, régionale et locale, sans oublier les efforts consentis par les associations, persuadées elles aussi qu’elles ont un rôle à assurer dans l’éveil culturel national, l’on est en droit d’affirmer que le retour de la culture, toutes formes confondues, dans notre vie de tous les jours ne peut que renforcer notre sentiment et notre conviction que l’édification de la Tunisie nouvelle ne sera que la résultante de la mobilisation commune dans l’objectif de faire triompher notre héritage civilisationnel et faire émerger les nouvelles générations.
